Filière “Résilience & Sécurité civile”

Le 3 octobre 1988, jusqu’à 420mm de pluie s’abattent sur Nîmes en dix heures. 14 millions de m3 d’eau traversent la ville, générant un débit de pointe de 480m3/s pour le cadereau d’Alès, 220m3/s pour le cadereau d’Uzès. Bilan : 9 morts, 2 victimes d’un accident d’hélicoptère, 4 milliards de francs 1988 de dégâts.

Depuis cette date, la Ville de Nîmes puis la Communauté d’Agglomération Nîmes Métropole a sa création en 2002, ont multiplié les actions de prévention des inondations. Car le territoire de Nîmes Métropole est fortement inondable, que ce soit par débordements ou phénomènes de ruissellements torrentiels.

Dans le cadre de la compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des Inondations » (Gemapi), qui lui est dévolue depuis le 1er janvier 2018, l’Agglomération a la responsabilité d’aménager les cours d’eau et d’assurer la gestion des ouvrages (digues, barrages), pour prévenir les inondations sur son territoire.

Elle réalise donc des travaux d’envergure inclus dans des « Programmes d’actions de prévention des inondations » (PAPI). Après les PAPI de l’Ile-de-France, les PAPI I (2007-2014), PAPI II Nîmes Cadereaux (2015-2021), et le futur PAPI 3 Vistre (2022-2028), sont les plus importants de l’Hexagone.

Notre territoire sait tenir ses engagements : ces opérations incluses dans les PAPI I et II, ont déjà représenté un investissement de la Ville de Nîmes et de Nîmes Métropole de plus de 140 millions d’euros de travail (70 actions réalisées). Les travaux totaux réalisés depuis 1990 avoisinnent les 250 millions d’euros.

Depuis 1988, grâce aux PAPI, le niveau de protection du territoire est en nette augmentation ; mais il doit continuer à être optimisé. Le PAPI 3 Vistre en cours depuis fin 2022, déployé sur Nîmes et d’autres communes du bassin versant du Vistre et des Costières, totalisera plus de 113 millions d’euros d’investissement dont 87 millions d’euros de travaux (88 actions à réaliser). 

A noter que ces investissements très importants sont fortement soutenus par le co-financement des partenaires du PAPI : Etat (30 à 50%), Région Occitanie (10 à 20%), Département du Gard (10%), sans oublier l’Europe (20%).

Outre leur art de vivre basée sur la convivialité, les habitants de l’agglomération nîmoise possèdent une culture commune : celle du risque. Que ce soient les inondations liées aux épisodes cévenols ou les incendies particulièrement ravageurs ces dernières années, notamment sur la commune de Générac en 2019 ou dans le secteur de Bessèges durant l’été 2022. Le département du Gard et, plus largement, l’arc méditerranéen sont sujets à de nombreux risques météorologiques ; nous avons appris au fil du temps à y faire face.

En matière de lutte contre les feux de forêts, le territoire abrite depuis mars 2017 la base aérienne de la Sécurité civile (Basc), qui se trouve être au cœur des enjeux nationaux, avec l’essentiel de la flotte aérienne qui y est basée. Depuis Nîmes, la France possède ainsi un outil moderne et des compétences rares dans le monde et en Europe.

Aux côtés de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crises (DGSCGC), Nîmes Métropole s’est par ailleurs engagée dans le projet « Nemausus » avec plusieurs collectivités et partenaires européens provenant de 7 pays : Italie, Croatie, Allemagne, Suède, Espagne, Chypre et bien sûr, la France. Objectif ? Faire reconnaître l’intérêt de centres d’expertise européen et, plus spécifiquement, celui en projet de l’Agglomération sur la base aéroportuaire de Nîmes-Garons, qui serait dédié à la lutte contre les feux de forêt.

Ce projet d’envergure repose notamment sur une collaboration renforcée des collectivités et des institutions étatiques avec des start-ups et entreprises privées. Nîmes Métropole pourra ainsi aider l’Etat sur son pôle logistique/médical « Elément de Sécurité Civile rapide d’intervention médicale », dit dispositif « Escrim », ainsi que pour structurer un cluster économique spécialisé avec entreprises et start-up innovantes.

Dans ce cadre, l’Agglomération inaugurera courant 2023 le bâtiment B46, un lieu totem de 900m² basé sur l’aéroport de Nîmes. Destiné à accélérer les synergies entre opérationnels, chercheurs et entrepreneurs, il abritera des activités sélectionnées conjointement avec le pôle Aerospace Valley.

Crédit photo Cabinet Pascual Architecte [/caption]

Objectif ? Faire de l’agglomération nîmoise un territoire d’excellence internationale dans la gestion des risques, lui donner une envergure européenne dans ses connexions entre les savoir-faire industriels, les expertises opérationnelles et la connaissance scientifique.

« Notre objectif est de faire de Nîmes un pôle d’excellence international dans cette gestion des risques et lui donner cette envergure européenne »

Franck Proust, président de Nîmes Métropole